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21 avril 2015

Activités martiennes

Émilie est dans les équations en ce moment, avec aussi les cosinus et autres théorèmes de Thalès et Pythagore... Alors que moi, je tente de résoudre cette futile équation : plus je fais de choses, plus j'ai de choses à raconter et moins j'ai de temps pour le faire… Comment faire ???

Tim en cage, les grands au filet

Le mois de mars, je vous le disais, a été riche en événements, le mois d’avril a bien commencé aussi, et les projets pour le mois de mai, n’en parlons même pas ! On n’est pas près, encore, de s’installer dans la routine !

Premier événement martien notable : le retrait du plâtre de notre Ouistitim. À l'aide d'un outil préhistorique, dixit le docteur, le plâtre a été scié avec force poussière. Préhistorique certes, il en avait l'air, mais impressionnant quand même avec sa roulette qui, Timo (et moi) s'en est aperçu quand le docteur a mis ses doigts dessus, ne tournait pas mais vibrait et a eu le plâtre à l'usure. Bon débarras ! Sur la photo, plus de plâtre mais consigne no sports respectée : Timo dans sa cage regarde Nico et Emi jouer au volley avec notre femme de ménage, Filista.

Quelques séances de kiné plus tard, Timo n'a plus besoin ni d'aide ni d'idées pour réutiliser son bras. Les enfants récupèrent leurs muscles plus vite que les adultes parce qu'ils bougent tout le temps ! Et ce n’est pas notre ouistiti qui démentira les observations scientifiques en la matière ! N’empêche, dispense de sport pendant (au moins) deux mois. S’il y a chute, il y aura casse. Et ça, pas question !

Côté quotidien en ville, un jour, je remarque un attroupement sur une station-service. Shaban, mon chauffeur, me renseigne, c’est le premier ministre du royaume du Buganda (royaume majeur d’Ouganda, qui a son « territoire » sur la zone de Kampala) qui fait une tournée de collecte de fonds pour financer des travaux dans le royaume (oui, je sais, ça fait bizarre de dire ça comme ça), comme la reconstruction des tombes royales, l’un des plus grands sites touristiques de Kampala (il y en a très peu), détruites par un incendie criminel en 2010 (Voir message du 3 avril 2014). Ce ministre-là, je ne l’ai pas vu.

En revanche, un autre jour, ou plutôt un soir, après une réunion de travail à l’école, nous sortons boire un verre tous ensemble. Dans le bar, nous rencontrons un papa de l’école avec un certain ministre, du gouvernement ougandais cette fois. Salutations, serrage de mains. Le ministre nous paie même deux bouteilles de vin. Quel honneur !

Plus sympa, j’ai fait une heureuse le jour où je me suis décidée à me débarrasser des emballages recyclables qui encombraient un placard de ma cuisine. Il y a un endroit au marché où des personnes rachètent pour quelques centimes les bouteilles en plastique et le métal, qu’ils revendent à leur tour en plus grandes quantités à d’autres intermédiaires ou directement à des industriels, je ne le sais pas. Ce jour-là, je tombe sur une petite dame qui ne comprend pas grand-chose de ce que je lui dis en anglais. Elle comprend tout de même que je lui donne mes bouteilles en plastique et me montre l’endroit où aller donner mes boîtes de conserve. Ça rapporte plus que le plastique. Quand elle comprend que je lui laisse le tout et qu’elle peut, elle, aller vendre les conserves et garder l’argent pour elle, elle se confond en remerciements, un large sourire aux lèvres. On parle ici de 500 shillings pour le plastique et 1000 pour l’aluminium : 47 centimes d’euro…


Notre a(do)graffeuse nous conseille la zénitudeRetour maison. Si les coupures d’électricité sont désormais, presque, un lointain souvenir (encore quelques incidents, où, quand l’électricité de la ville fait défaut, nos deux systèmes d’urgence ne prennent pas le relais ; pas de lumière, pas de réseau, pas de frigo… toujours aussi agaçant !), nous avons cette fois expérimenté une autre coupure carrément insupportable : celle de l’eau ! Nous avons souvent des coupures de l’eau froide du réseau de ville. Mais comme nous avons deux citernes de 1000 litres en réserve, comme toutes les maisons, nous ressentons rarement le problème. Cette fois-là, pourtant, la coupure a été si longue, quatre jours, que nous avons eu le temps de vider les réserves et de nous retrouver plusieurs heures sans une goutte d’eau au robinet. Et là, c’est juste une horreur ! Pas de lavage de mains, en pleine saison chaude et sèche, au retour de l’école, en sortant des toilettes, avant de passer à table… Et encore, pour boire, on a l’eau en bouteille ! Nous avons finalement résolu le problème en faisant remplir d’urgence nos citernes par une société privée. Ouf ! On ne réalise pas combien on ne saurait vivre sans eau courante !

Côté école, il s’est passé plein de choses sympas en mars. Le Printemps des poètes a été l’occasion pour nos collégiens d’écrire et de proclamer leurs créations, en français et en anglais, aux primaires en classe, en tête à tête face à un parent à la sortie ou encore dans un mégaphone en pleine cour !

Et puis, il y a eu la fête de la Francophonie. Fête internationale que toutes les entités francophones d’Ouganda ont concrétisée par une journée festive avec buffet de spécialités et surtout spectacle de toutes les écoles enseignant le français. Et il y en a plein !

Timo et des copains à la Francophonie

David et son pote Nico

Nos enfants de l’école française ont évidemment participé, de moult façons : chorale sur la scène du théâtre national pour les plus jeunes, lectures publiques et atelier graffiti sur les dix mots de l’année pour les collégiens, déclamation de textes personnels façon slam pour les lycéens. C’était super ! Dommage, Monsieur, en formation comme l’année dernière, a raté pour la deuxième fois cet événement.

 

 

Et d’ailleurs, le soir, c’est entre mamans-enfants sans hommes que nous sommes sortis avec deux autres familles. Un petit resto sympa où les enfants ont pu passer la soirée à deviser dans un coin (nos ados) ou à courir partout dans l’immense jardin (pour les plus jeunes), pendant que les mamans refaisaient le monde, tranquilou à table.

Sortie mamans-enfants. Photo souvenir

 

 

 

Un autre soir, nous sommes sorties entre copines, mamans et filles, également au théâtre national, pour voir le spectacle de danse de la prof de théâtre d’Émilie, qui est surtout chorégraphe et directrice de la troupe du ballet contemporain national ougandais. Malheureusement à six, nous constituions le tiers des spectateurs présents dans la salle...

Danse contemporaine au théâtre national

 

Last but not least, histoire d’occuper maman qui ne s'ennuie pourtant pas avec tout le boulot que représente de faire partie du comité de gestion de l'école française..., deux visites à des orphelinats et des ateliers origami organisés dans des écoles de bidonvilles…

Le God's Grace orphelinat

Première visite d’orphelinat (ou plutôt maison d’enfants ou encore centre d’accueil pour enfants, comme les gens préfèrent dire ici), une grande structure – 90 enfants accueillis et scolarisés sur place – très modeste évidemment et aux besoins immenses. 

J’y suis allée avec un groupe de parents de l’école française, à l’initiative d’une maman qui les suit depuis quelques temps et qui souhaite mettre en place un processus de soutien à l’établissement parmi la communauté expatriée. Des orphelinats et des initiatives caritatives d’expatriés, il y en a foison ici, mais ce n’est jamais assez. À l’issue de cette visite, j’ai préparé une brochure de « publicité » pour le centre, à diffuser pour susciter les dons. Affaire à suivre, mais pour ceux que cela intéresse, voici le site de l’orphelinat : http://www.godsgraceug.org/

Autre lieu, mêmes besoins : la petite maison des enfants recueillis par Africa Future Glory (AFG) à Mityana. AFG, c’est cette ONG locale avec laquelle travaille l’association française Les Écoliers de Kampala (EDK) dont j’ai déjà parlé plusieurs fois ici. EDK sensibilise et collecte en France et cofinance des projets en Ouganda, projets concrétisés et supervisés par AFG. Vous me suivez ? Bon, et moi, en tant que membre d’EDK sur place, j’ai décidé d’aller les voir, ces enfants, de temps en temps, régulièrement. Créer l’événement, un bon moment, un bon souvenir pour les enfants, et pour moi. Les bons souvenirs rendent le présent plus léger, l’avenir plus riant. C’est aussi une façon de leur dire que l’on sait qu’ils existent, que l’on pense à eux, qu’ils sont importants, comme tous les enfants du monde.

EDK et AFG travaillent beaucoup auprès des écoles de bidonvilles, celles que j’ai visitées en décembre notamment. Mais AFG a aussi établi ce petit lieu d’accueil à 70km de Kampala dans le village où ils ont recueillis une quinzaine d’enfants des rues. Les enfants habitent une petite maison dirigée par Rogers, un membre d’AFG, et vont à l’école dans des établissements locaux.

Photo de groupe à Mityana

Fin mars, j’ai donc organisé avec les deux associations une visite de cette maison. Monsieur était en France, j’y suis allée avec les enfants, les miens, un samedi, jour sans école ni pour les Français, ni pour les Ougandais. Achats de cadeaux divers, personnels et au nom de d’EDK, préparation par les loulous d’un plein seau de pop-corn et de petites activités manuelles ; après une semaine de préparatifs, nous voilà partis. La journée a été magnifique. Je n’en dis pas plus ici. Le récit en image est là : 

https://picasaweb.google.com/103990498776235595111/VisitToMityanaMarch2015?authuser=0&authkey=Gv1sRgCJf1nZqKpYS3Sg&feat=directlink

C'est la période origami à la maison...Même les copains s'y collent, avec plaisir !

 

 

 

 

 

 

 

À Kampala, l’objectif d’EDK est d’encourager et de pérenniser la scolarisation des enfants démunis des bidonvilles. Plusieurs actions visent ainsi à limiter l’absentéisme et à faciliter l’apprentissage dans ces écoles de fortune, où l’on peut venir apprendre à lire et compter, même sans cahier, sans crayon, sans uniforme. Car les bénévoles sont là, les donateurs, les enseignants. Tout est fourni, même l’indispensable uniforme. Je savais déjà que celui-ci symbolisait l’appartenance à un groupe ; j’ai appris par Nelson, d’AFG, que c’est aussi une mesure de sécurité. Si un témoin assistait à l’enlèvement d’un écolier ou à un accident, la couleur de l’uniforme de l’enfant aiderait à l’identifier, permettrait d’informer sa communauté…

Que puis-je faire à mon niveau ? Aller sur place, parler aux enfants, même s’ils comprennent à peine l’anglais, les distraire à ma façon. Objectifs : joindre l’utile à l’agréable. Comment ? Faire découvrir, faire travailler autrement, pour faire aimer l'école encore un peu plus, fabriquer de beaux souvenirs, faire faire de la pub pour l'école auprès des parents et des copains qui n’y vont pas… Rien que ça !

Elle a réussi !Alors voilà. À la fin du mois de mars, j’ai animé un atelier d’origami auprès des enfants de la petite école du bidonville de Mulago, non loin de chez nous, à Kampala. Au programme : initiation à cet art un peu magique de la transformation de papier et... réalisation d’une étoile ninja transformable en frisbee ! Nouveau, facile et magique. Les enfants ont pu rentrer chez eux, ce jour-là, fiers d’un « c’est moi qui l’ai fait aujourd’hui à l’école ! »

 

Tous fiers de leurs papillons

En avril, la semaine suivante (je déborde des activités martiennes), nouvel atelier pliage, à l’école de Kibuye. Cette fois, les enfants étaient bien plus jeunes et nombreux. Réalisation : un papillon. Les sourires de fin d’atelier montrent que l’exercice a plu, malgré la difficulté. J’avais passé beaucoup de temps à chercher un modèle simple, qui serait facile et rapide à réaliser et en même temps un peu magique : je voulais un animal. Mais la pratique est tellement à mille lieux des occupations habituelles des enfants ! Heureusement les adultes ont aidé, et chacun a pu poser pour la photo et repartir avec son papillon.

Voici en image ces ateliers : https://picasaweb.google.com/103990498776235595111/OrigamiDansLesBidonvilles?authuser=0&authkey=Gv1sRgCJG5qMza5NKv5QE&feat=directlink

Il ne me reste plus qu’à trouver de nouvelles idées pour les prochaines visites !! 

Et sur ce, je clôture ce long message en laissant avril en cours... À bientôt pour d’autres belles aventures. Dans 10 jours, nous repartons en safari !

Bisofi

Minettes de la maison de Mityana

Minette au God's Grace orphelinat

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Commentaires
C
Super ton atelier origami !!
N
C'est toujours un plaisir de suivre vos aventures ! On s'y croirait :)
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